Samedi 24 juin 2017 - Lac d'Annecy
Sur le quai de la Tournette, l'accueil est chaleureux. Les sourires se lisent sur les visages, l'ambiance est détendue. Dix heures ! Pas de retard chez les matelots gaulois.
On nous fait signe d’embarquer sur le dos d’un « Cygne », étonnant !
Ne serait-ce pas là un signe ?
Discrètement, alors que nous voguons en direction de Veyriez-du-Lac, auteurs et lecteurs croisent leurs regards, cherchent des têtes connues. Un vent doux dégage le visage des cieux, légèrement couverts, nous laissant entrevoir l'espoir d'une éclaircie à venir.
Nous accostons. À une centaine de mètres du ponton, un apéritif agrémenté « de ci de ça » nous attend histoire de faire patienter nos gargouilles stomacales. « Le Pêcheur » est accueillant, la terrasse agréable, cette journée s’annonce intéressante.
Franck BOUYSSE, enseignant en biologie et écrivain depuis 2004, ouvre la série des interviews. S’ensuivront ses congénères, Morgan AUDIC « Trop de morts au pays des merveilles » et Alain VAN DER EECKEN « De si vieux ennemis », tous deux, auteurs d’un premier roman paru en 2016.
Ces premiers entretiens présidés par Corinne et Elise, ont ouvert une brèche dans laquelle auteurs et lecteurs peuvent se faufiler. Le ton est donné, les échanges commencent, l’ambiance se précise. Le dos du « Cygne » devient un lieu de partages, il engage à la proximité et cela plait.
À l’abri, entre ses ailes, nous arrivons à Doussard, l’extrémité sud du lac. Entourées de massifs impressionnants et majestueux, les eaux turquoises reflètent les rayons d’un soleil éblouissant. « Chez ma cousine », le temps semble arrêté. La beauté des lieux se délecte tant par les yeux que par le bouche. Tout est mis en avant pour que les rencontres se fassent, c’est réussi.
Un repas délicieux nous est proposé, les interviews se poursuivent, entrecoupés d'une note sucrée est rafraîchissante. Autour de nous, le lac d’Annecy est voilé de partout. D’un essaim de parapentistes jusqu’à la régate d’optimistes, l’activité qui nous entoure ne laisse personne indifférent.
Au micro, Colin NIEL, gagnant du prix "Anonym'US" présente son dernier roman "Comme des bêtes" sorti en 2017, puis Sonja DELZONGLE, journaliste, nouvelliste et romancière, se lance dans le thriller en 2006 et écrit "Récidive" sorti en début d'année.
Chaque interview dure 15 minutes, les auteurs parlent de leur oeuvre, de son étiologie, du chemin parcouru, des raisons qui les ont poussés à écrire sur ce sujet plutôt qu’un autre. Un tempo bien choisi, permettant ainsi au lecteur d’apprécier à sa guise ces moments donnés. Vient ensuite Ian MANOOK, l’un des pseudonymes de Patrick Manoukian. Journaliste et éditeur, il a écrit "La mort nomade" primée en 2016 par le « Prix SNCF ». Patrick MARTY, fondateur des Éditions Fei, parlera de son polar « La mariée nue » sorti en 2016 et clôturera ainsi la deuxième série d’entretien.
Cette 6e édition aura accueilli pas moins de vingt et un écrivains. Le cliché annuel des Pontons Flingueurs fait, la voilà dorénavant immortelle ! Nous pouvons dès lors repartir. Talloires nous attend, l’occasion d’entendre trois nouveaux auteurs et de faire vibrer à nouveau nos papilles gustatives pour cette fin de journée.
Sont attendus, Benoît PHILIPPON réalisateur et scénariste qui nous parlera de son tout premier roman « Cabossé ». Pierre POUCHAIRET, ancien commandant de la police nationale, parlera de « Mortels trafics »primé par Le Quai des Orfèvres et Caryl FEREY, écrivain breton est auteur de multiples romans, mettra en avant son dernier « Pourvu que ça brûle ».
Coiffés d’un vent savoyard chatoyant faisant virevolter nos tignasses, nous remontons le courant sans faiblir. Ce trajet contraste avec la chaleur suffocante que l’on trouve à quai. Un plaisir non dissimulé que je sais n’être pas la seule à apprécier. Un temps de repos, une pose post prandiale, un temps pour resserrer les liens. Chacun apprécie subjectivement ce moment, seize heures sonne.
À notre arrivée, des tables gourmandes réveillent ceux pour qui cette traversée avait fait office de sieste. Décoiffés mais heureux, chacun y va selon ses envies. Une belle terrasse borde le ponton, ombragée par de grands parasols. Une plage privée agrémentée de chaises longues annonce cette dernière étape sous l’égide de la détente.
Des assiettes légères ou débordantes de gourmandises circulent çà et là. Les lecteurs trouvent leur place de choix. « L’Aquarama » n’a pas lésiné sur la quantité, s’assurant ainsi de rassasier nos panses avant la suite du programme littéraire. À sa reprise, certains écoutent, d’autres tombent de sommeil sous la chaleur étouffante de cette fin de journée. Les chaises longues sont prisées, les baignades commencent, ça se disperse, on vit les dernières heures des Pontons Flingueurs 2017.
Le retour se fait sans encombre, le calme et la tranquillité s’installent. Quelques lecteurs chevronnés en profitent pour acheter leurs derniers livres.
Le jour est sur le déclin, la brise du large a emporté la chaleur du soleil, nous laissant juste ce qu’il faut pour se laisser choir sur nos chaises et entrevoir la rentrée au port d’Annecy dans des conditions idylliques.
À quai, les « Adieux » ne sont pas de mise, laissant la place aux « A bientôt ! ». Car nous le savons… tôt ou tard, les amoureux des mots se retrouveront immanquablement au tournant d’une page. Nous nous quittons, le cœur léger mais la tête comblée de souvenirs.
Le festival des Pontons Flingueurs aura duré cinq jours, se soldant par une journée estivale, haute en couleur. Un grand merci à tous les organisateurs et participants.
Je vous souhaite à tous un bel été.
Estée
Derniers commentaires
19.11 | 08:42
Ohh! C’est bien joliment dit! Merci !
07.06 | 14:54
Nos destins devaient se croiser aujourd'hui, alors que je viens de poster cette critique. Nos partages sur Messenger m'ont mise en émoi, comme si le temps s'était arrêter. A très vite.
07.06 | 14:41
Grâce a toi je vais le relire (-;
07.06 | 14:07
Bonjour, savez-vous qui a écrit cet article? On vous remercie beaucoup, il s'agit de notre grand-maman qui lit aujourd'hui ce bel article.