"Flic de Quartier" de Patrick DELACHAUX (CH)

21. juil., 2016

On ne peut imaginer meilleure façon de découvrir un métier qu'à travers l'âme de celui qui le pratique.

Yves Patrick Delachaux a écrit cette autofiction en 2003, alors qu'il était encore policier à Genève. Dès les premières pages, le ton est donné, la forme narratrice nous met en immersion totale, nous voilà projeté à la fin d'une garde nocturne d'un flic de quartier nommé Patrick, son quotidien, sa routine comme il l'appelle.

Frappée d'une plume sans fioriture, n'y dentelle, c'est sans-équivoque qu'il raconte son métier encore bien méconnu et valorisé de nos jours. Les missions, les collègues devenus amis, l'ambiance, la rue...
Ses onze années de carrière - à cette époque là - se ressentent dans des mots entiers, parfois bruts de décoffrage, ce qui n'entache en rien la profondeur et l'impact du texte.

Il ne se limite pas à épiloguer sur ses fonctions et ne cherche pas à nous embarquer dans un polar à suspenses. Il va à l'essentiel, parle aussi de ce qui se cache dans les coulisses...derrière la carapace de l'uniforme. Il met en lumière les dommages collatéraux d'une profession au service de la population. "Ses" émois, les difficultés sociales liées à ce métier, l'impact sur les proches, un état psychique qui encaisse. Et malgré qu'on soit sur une autofiction, ce roman reste totalement crédible et réaliste.

Il rappelle au peuple que derrière ce corps de l'Etat, qui représente parfois plus négativement autorité et sanctions, il y a un homme ou une femme, qui ont choisi de servir et de protéger au péril de leur vie...la nôtre.

Merci à eux !


Plus d'informations via 

www.flicdequartier.ch ou via sa page FB

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"220 Volts" de Joseph INCARDONA (CH)

2. juin, 2016

Un auteur qui nous mène par le bout du nez !

Joseph Incardona, écrivain, scénariste et réalisateur suisse est né en 1969 et a édité pas moins d'une dizaine de roman, principalement de série Noire où figure 220 Volts sorti en 2011. 

Tout commence à notre époque, en zone métropolitaine. Non loin de la quarantaine, Ramon Hill, écrivain et auteur de deux Best-sellers, se voit vivre une période creuse de plus de quatre mois. Marié et père de deux enfants, il n’arrive plus à trouver l’inspiration. Embourbé, comme il le dit, dans le chapitre 43, la page blanche le hante nuit et jour. Il dépéri a vu d’œil et tourne en rond tel un hamster en cage, le tout se répercutant sur son état psyco-physique.

Pour tenter de sauver la situation, y compris leur couple, sa femme Margot va l’obliger à se mettre au vert dans la vieille maison familiale, perdue à plus de six cent mètres d’altitude. Cependant, la solitude peut se révéler traîtresse quand l’ennui s’allie à sa cause et laisse du temps à un esprit tortueux de divaguer. Mais un jour, par un concours de circonstance, la lampe du bureau ne s’allume plus. Voulant la bricoler, il s’électrocute et reçoit une décharge de 220 Volts. A deux doigts de trépasser, cette expérience va tout changer, son quotidien, ses ressentis, son esprit, sa créativité. Ses sens chamboulés et mis en éveil, Hill ne sera plus jamais le même.

Joseph Incardona démontre une fois de plus ses qualités d'écrivain. Sa plume impitoyable, glauque et macabre - digne d’une série noire - se révèle aussi poétique, douce et érotique. Il vous fait basculer du calme à la tempête en un battement d’aile. Rapidement, il vous plante dans un décor, je site « dépourvu de chaleur humaine », faisant resurgir du passé des souvenirs lugubres. Vous serez rassasiiez d’un menu complet alliant intrigue, humour, suspense, amour et … je n’en dis pas plus. Il ne manquera pas de vous faire rêver avec ses pauses poétiques et viendra compléter votre tableau littéraire par quelques exemples d’auteurs tel que Jacques Roth (Français) ou Mickey Spillane (Américain).

D’un style intelligible, il percute avec Passion-Haine et Folie. L’alliance des trois en fait un polar très stimulant. On le suit sans nul peine, canalisés dans un quotidien et un amour en dérive, jusqu'à la tombée du rideau, stupéfiant !

"Le mystère de Henri Pick" de David FOENKINOS (FR)

22. mai, 2016

Un récit qui pique du nez plus qu'il n'en est épique !

Alors que son dernier roman « Charlotte » m'avait émue et touchée dans sa poésie et sa force qui se révélait dans un phrasé court et rythmé, pour le coup, le mythe Foenkinos a fondu comme neige au soleil.

Dans le fond, l'idée de départ est originale et entraînante mais l'auteur survole ce mystère comme il survole la Bretagne, la romance et l'enquête, avec des repaires en bas de page bien trop nombreux et futiles. On manque de décors, de richesses et de substances pour se sentir concerné et avoir envie de pénétrer au sein de l'énigme. 

J'espérais une histoire plus extravagante et une chute romanesque ! Mais c'est désillusionnée que je me suis vue tourner les dernières pages.

Derechef ! On peut être un auteur de renommée et rédiger une oeuvre désenchantée.

Plus d'infos sur : http://www.babelio.com/livres/Foenkinos-Le-mystere-Henri-Pick/826472

"L'Homme Interdit" de Catherine LOVEY (CH)

16. mai, 2016

Voilà des rendez-vous chez le psy dont vous vous souviendrez !

L’Homme interdit est le premier roman de Catherine Lovey sorti en 2005. C'est une auteur Suisse de souche Valaisanne qui a optenu le prix Schiller Découverte. C'est donc avec plaisir que je me suis lancée dans cette trouvaille.

Interdit de qui, interdit de quoi, à vous de le découvrir...

Mais sans le savoir, je suis tombée sur une lecture d’un genre assez atypique dont je n’ai pas l’habitude. On y découvre que l’Homme en question, acteur principal et unique de cette histoire, n’est autre que le narrateur. Pour supporter le drame qu’il vit, il se retrouve quotidiennement chez son docteur - qu’on soupçonne psychiatre – tel un exutoire. La face comique, c’est qu’il monologue tout du long sans avoir jamais une réponse de sa part.

Je ne sais pas si cela vient du fait que je n’accroche pas beaucoup au thème psychologique de type rétrospection mais je me suis ennuyée à sa lecture. Néanmoins, c’est une œuvre à la portée de tous et bien écrite. Ceux et celles qui apprécie ce genre, ne manquerons pas d’y trouverez des arborescences insoupçonnées et des chemins que je n’ai pas su prendre.

"L'affaire Jane Eyre" de Jasper FFORDE (GB)

13. mai, 2016

L’affaire Jane Eyre édité en 2001 est le premier roman de la série Thursday Next – nom de l’héroïne. L’histoire veut qu’elle soit chargée de préserver le patrimoine de la littérature anglaise en résolvant des enquêtes sur des vols mystérieux de manuscrits originaux. En-soi, il n’y a rien de palpitant, mais la surprise se révèle être dans l’imagination exubérante de son auteur, Jasper Fford.

Que se passerait-il, si dans les récits ou les aventures qui nous sont incontournables tel que Roméo et Juliette, les frontières entre la fiction et le réel étaient franchissables. Un individu pourrait alors y pénétrer et ne faire qu’y passer, pour « visiter ». Mais si ses desseins sont de nuire, les conséquences résultant de ses actes pourraient se révéler désastreuses et changer à jamais l’histoire que nous avons connue.

Voilà une œuvre de pure fiction uchronique, relevée d’un doux mélange de culture littéraire et saupoudrer de brins d’héroïsmes. Les bibliophiles s’en délecteront et les littéraires l’étudieront sous toutes ses coutures. Quant à moi, c’est goulûment que je lirais l’acte II.